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« Les gens me demandent souvent si je connais Tyler Durden. A ce moment précis, j’avais le canon de son flingue dans ma bouche.
- On y est. Dans trois minutes le point zéro. T’as quelque chose à dire pour marquer le coup ?
- Y a ien i ient en ê …
Avec un flingue dans la bouche on ne prononce que les voyelles. […] Y a un adage qui dit que l’on fait du mal aux personnes qu’on aime, mais il oublis de dire qu’on aime les personnes qui nous font du mal ».
C’est ainsi que débute Fight Club. Il y a un an jours pour jours, je l’ai vu pour la première fois et mon opinion sur ce film n’a cessé d’évoluée.
La première fois que j’en ai parlé à quelqu’un ça remonte à a peu près deux ans. J’étais avec une de mes ex et je lui avais dis que j’aimerai bien voir ce film. Elle m’avait répondu texto : « A ouais le film où y a des mecs qui se battent ? Bah tu le regarderas sans moi ! » Fight Club est tout, sauf un film de baston.
L’année suivante j’ai rencontré des personnes qui y faisaient référence sur plusieurs points, notamment à propos du look et de la façon d’être du personnage Tyler Durden. Alors, par curiosité, j’ai voulu voir à quoi tout ça ressemblait. Je me suis procuré le film, je l’ai regardé. J’étais époustouflé par le début : superbe mise en scène, des dialogues accrochants. Puis, plus le film avançait, plus je le trouvais bizarre, moyen et quand la fin est arrivée je me suis dis : « Mais c’est nul ! Qu’est-ce que les gens peuvent lui trouver ? ». Ce que je n’avais pas saisi, c’est que pour voir toutes les subtilités du scénario et trouver un intérêt au film, il faut le voir plusieurs fois.
Je ne l’ai compris que quelques mois plus tard quand, je ne sais pour quelle raison, j’ai voulu revoir le film. Tout a mûri dans ma tête, puis, à la fin de
mon BTS, lorsque j’ai commencé à bosser non stop dans mon entreprise, je me suis pris « d’affection » pour ce long métrage parce que je me sentais exactement comme le narrateur.
Si vous faites parti des rares à ne pas l’avoir encore vu, je vous conseille d’arrêter votre lecture ici car certains de mes écrits pourraient vous gâcher le plaisir de la découverte.
« Avec l’insomnie, tout devient lointain. Tout est une copie, d’une copie, d’une copie ». « Chaque fois que l’avion faisait un virage serré, je priais pour un crash ou une collision en plaine aire… » Je ne suis pas victime d’insomnie et je ne prends pas l’avion pour mon boulot. Non, moi ce que j’aurai pu dire c’est : Avec le manque de sommeil et l’accumulation de fatigue, tout devient lointain. Tout est une copie, d’une copie, d’une copie. Il m’arrivait de vouloir que le RER déraille ou percute un autre pour en finir avec tout ça.
Durant ces trois derniers mois, je me suis senti et je me sens encore comme le héro de Fight Club. Pris au piège par une sorte de : métro / boulot / dodo. Tout est une copie car la plupart du temps je ne sais pas quel jours on est, il me faut plusieurs secondes pour me situer dans la semaine. Je ne regarde plus la télé et j’en suis venu à la conclusion que c’est un objet inventé pour les gens qui n’ont rien à faire ou peu d’idées pour occuper leur temps libre. Le narrateur, joué par Edward Norton, se réfugie alors dans des centres d’écoutes pour différents maux comme le cancer ou la tuberculose. « Quand les gens pensent que tu vas mourir, il t’écoutent attentivement, au lieu … au lieu d’attendre leur tour pour parler… » Moi je me réfugie dans mon amélioration personnelle que j’ai décidé de baser sur la méthode de Léonard De Vinci. Le héro est seul, à mon boulot je suis, pour ainsi dire, seul. Il s’invente un ami imaginaire parfait … Hum, je n’en suis pas encore là.
Chose étrange et extraordinaire à la fois, le personnage central n’a pas de nom, on l’appelle jamais et dans le générique il y a marqué : narrateur. Sans doute pour laisser plus de place à Tyler.
Si on voulait résumer l’idée du film en une phrase ça serait peut être celle là : « On fait des boulots qu’on déteste pour se payer des merdes qui nous servent à rien ! »
Oui, j’ai bien remarqué que nous vivions dans une société de consommation. Quand j’étais au collège, au lycée, je voulais toujours plein de trucs : la possession matériel. Plus je grandi, moins j’en ai besoin. Et je suis content quand Léonard De Vinci disait : « Il ne faut pas appeler richesse les choses que l’on peut perdre […] ». Plus je grandi, moins je fais attention à la publicité, ça fait bien longtemps que je ne marche plus. Ça me fait sourire quand j’en croise une et imagine ce que la plus part des gens en tirent.
Avant d’écrire, j’ai fait des recherches sur différents blogs qui parlaient du film et la majorité des gens se contentent d’inscrire des répliques du film. Pourquoi ? Parce que quasiment tous les dialogues sont des répliques cultes. Je vous en ai déjà livré quelques unes mais en voilà d’autres :
- « Sur une durée suffisamment longue, l’espérance de vie, tombe, pour tout le monde, à zéro. »
- « Je ne peux pas me marier, je suis un gamin de trente ans. On est une génération d’hommes élevés par des femmes, je ne pense pas qu’une autre femme soit la solution à notre problème. »
- « Les choses qu’on possède finissent par nous posséder. »
- « Perdre tout espoir, c'était ça la liberté. »
- « C'était de toute beauté, nous revendions à des femmes riches la graisse qui provenait de leurs fesses. »
- « C'est seulement quand on a tout perdu qu'on est libre de faire tout ce qu'on veut. »
Il y aussi un des meilleurs passages du film que je vous avais déjà présenté (
Devenez ce que vous voulez réellement être). Ce qu’il y a d’exagéré c’est le : « Vous êtes la merde de ce monde prêt à servir à tout. » Peut être que ça ne s’adresse qu’aux gens non conscient qui se font embobiner par cette société de consommation et où ils ne font pas grand-chose de leur vie, car moi, je ne me sens pas viser.
Maintenant, je regarde ce film pour étudier ce qu’on appelle le body language de Tyler. Pourquoi il appuie sa tête sur sa main, quel effet c’est censé faire, pourquoi à ce moment là il fixe la personne et après il détourne le regard. Tout à une importance et je fini par tout découvrir. J’ai beaucoup à améliorer de ma façon de bouger dans l’espace ainsi que de parler, en comprenant tous les pourquoi du comment, je pourrais changer et c’est la seule chose en contradiction avec cette réplique : « s’améliorer soi même c’est de la masturbation, c’est se détruire soi même ! »
Finalement ce film est une mine d’or d’informations. On est loin du « c’est nul » du premier visionnage, et encore plus loin du « a ouais le film où y a des mecs qui se battent ». Comme quoi avec moi, faut savoir être patient
A lire aussi : Blog à part... - La première règle du Fight Club... et
Message de Tyler
Moi je trouve ça dommage, à force, de vouloir trop modifier les choses (façon d'être avec les gens, façon de penser, façon de bouger, etc)... Je pense - j'espère - que tu comprends pourquoi je dis ça...